Conférence: Littérature et imaginaire mamlouks, par T.Bauer et C.Juvin, 02/06, 19h, musée du Louvre
Auditorium Michel Laclotte, Lundi 2 juin, 19h

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Le thème
Alors qu’elle a été longtemps négligée en Europe, d’après une conception arbitraire la considérant comme déclinante, la production littéraire d’époque mamlouke (13e-15e siècle) a bénéficié d’un intérêt nouveau et plus appréciatif depuis une vingtaine d’année. Poèmes célébrant l’amour, la chasse ou la boisson, miroirs des princes, épopées populaires…
La diversité des genres littéraires et des formes poétiques mamlouks reflète une société en pleine effervescence intellectuelle, où les cercles lettrés s’élargissent et où les imaginaires se transforment. En dialogue avec les oeuvres présentées dans l’exposition, le grand spécialiste de la littérature mamlouke Thomas Bauer nous invite à en découvrir la richesse inépuisable.
L’entretien sera aussi l’occasion d’aborder les productions littéraires modernes s’étant inspirées de la période et de l’imaginaire mamlouks : de Zayni Barakat de Gamal al-Ghitany à la trilogie Awlad al-Nas de Reem Bassiouney, en passant par The Arabian Nightmare de Robert Irwin, elles ont puisé dans la riche et fascinante matière du sultanat et ressuscité l’atmosphère du Caire ancien.
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Les intervenants
-Thomas Bauer est professeur d’études arabes et islamiques à l’université de Münster depuis 2000. Ses principaux domaines de recherche sont la littérature arabe, la rhétorique et l’histoire culturelle depuis les temps anciens et la période abbasside jusqu’à la période ottomane. Des études récentes se sont concentrées sur la littérature arabe de la période mamelouke, en particulier sur Ibn Nuba¯ tah al-Misri et le poète populaire al-Mi‘ma¯ r. Dans le domaine de l’anthropologie culturelle du monde arabe pré-moderne, Thomas Bauer a traité des sujets comme l’amour et la sexualité, la mort, l’étrangeté et la tolérance à l’ambiguïté (Culture de l’ambiguïté. Une autre histoire de l’islam). Il a été nommé membre de l’Académie des sciences, des lettres et des arts de Rhénanie-du-Nord Westphalie en 2012 et a reçu le prix Gottfried Wilhelm Leibniz en 2013 et le prix Tractatus du Philosophicum Lech en 2018.
-Carine Juvin est titulaire d’un doctorat de l’EPHE, portant sur la calligraphie et l’épigraphie à la fin du sultanat mamlouk. D’abord en poste à l’Institut du Monde Arabe, elle rejoint ensuite le département des arts de l’Islam (DAI) du musée du Louvre à partir de 2005, au sein duquel elle est actuellement en charge des collections Proche et Moyen-Orient 12e-15e siècles. Elle a notamment participé à la création des nouveaux espaces muséographiques du DAI ouverts en 2012, dirigé le projet de réaménagement de l’espace d’introduction du département en 2018, et le programme de documentation des objets du DAI comportant des inscriptions. Elle a été commissaire des expositions « Routes d’Arabie » (Louvre, 2010), « Furusiyya : l’art de la chevalerie entre Orient et Occident » (Louvre Abu Dhabi, 2020) et « Mamlouks, 1250-1517 » (Louvre, 2025). Elle a également enseigné les arts de l’Islam à l’École du Louvre, à l’université Paris-Diderot et à l’université de Strasbourg. Ses publications portent essentiellement sur la culture matérielle, l’épigraphie et la calligraphie du Proche-Orient médiéval.
- L’affiche et le programme